Un mentorat juridique porteur de sens : il y a une recette pour ça
Lors du dernier Dialogue sur la diversité de l’ABO, les participants ont indiqué que des mentors investis, perspicaces et inspirants avaient eu un impact positif sur leur carrière juridique. Cela a certainement été le cas pour l’animatrice Misha Munim, dont les ingrédients d’un mentorat fructueux — tirés de sa propre expérience transformatrice — mêlent conseils et encouragements à un soutien concret.

Récemment, j’ai eu l’occasion d’animer une séance du « Dialogue sur la diversité », une initiative de l’ABO pour encourager la discussion sur la diversité dans la profession juridique. Les participants comprenaient des étudiants en droit et des juristes de différents domaines de la pratique du droit qui s’identifiaient comme des membres de groupes méritant l’équité et des alliés.
Un thème important qui a émergé au cours de notre discussion est la puissance d’un mentorat porteur de sens. La plupart des participants ont indiqué que le fait d’avoir été encadrés par un bon mentor, qui les avait soutenus, avait eu un impact positif sur leur carrière juridique.
Notre dialogue m’a incitée à réfléchir à mon parcours personnel en matière de mentorat.
Je suis l’aînée d’une famille d’immigrants qui a déménagé au Canada lorsque j’étais adolescente. En tant qu’aînée, je devais exceller dans les études et réussir ma carrière, tout en donnant le bon exemple à mes deux frères et sœurs.
Lorsque je repense à ces années, le poids de la responsabilité qui pesait sur mes épaules me semble incroyablement lourd. Bien que mes parents aient toujours encouragé mon rêve de devenir avocate, en tant qu’immigrants disposant de ressources financières et de contacts limités dans un nouveau pays, ils n’ont pu m’offrir que peu de soutien concret pour le réaliser.
Alors que je naviguais sur le chemin intimidant qui mène à la profession juridique, je me suis souvent sentie comme beaucoup d’entre nous qui sommes issus de communautés historiquement exclues : isolée, effrayée, en proie au doute et perdue.
Du moins jusqu’à ce que je rencontre David McNairn et Alexis Kontos, mes premiers mentors, pendant mes études de droit. David et Alexis travaillaient dans différents services de la fonction publique fédérale : le lieu de travail dont je rêvais en tant que juriste en herbe.
Ma relation avec chacun d’entre eux s’est épanouie parce qu’elle contenait certains ingrédients essentiels qui, je crois, ont contribué à créer la « recette » parfaite d’un mentorat porteur de sens. Je présente ci-dessous quelques-uns de ces « ingrédients », au cas où ils seraient utiles à toute personne cherchant à devenir mentor ou mentoré. Cependant, comme dans n’importe quelle bonne recette, ces « ingrédients » peuvent être remplacés au besoin.
Honorer un engagement mutuel
Le mentorat prospère lorsque mentor et mentoré s’investissent de la même manière. Un programme officiel de mentorat est un moyen de s’assurer que les deux personnes s’engagent à maintenir la relation. J’ai rencontré David dans le cadre d’un programme de mentorat à l’Université d’Ottawa, et Alexis, dans le cadre d’un programme de stage au ministère de la Justice. Bien que les relations évoluent naturellement avec le temps et les capacités, un programme officiel peut aider à établir des attentes et un engagement mutuel pour aider la relation à s’approfondir. Si un lien de mentorat solide se forme dans le cadre d’un programme de mentorat officiel, la relation peut durer longtemps après la fin du programme : treize ans plus tard, je compte toujours sur David et Alexis comme mentors.
Avoir à cœur l’intérêt du mentoré
Un bon mentor se concentre sur les intérêts supérieurs de son protégé, en l’écoutant activement pour comprendre ses objectifs et ses défis, en lui proposant des idées et des solutions possibles sans imposer ses opinions. Lorsque je me confie à David et Alexis, ils me proposent des idées et des ressources tangibles plutôt que des directives ; cela me permet de prendre mes propres décisions tout en sachant qu’ils me soutiendront, même si je trébuche (inévitablement) en cours de route.
Offrir un soutien qui va au-delà des mots
Outre les encouragements, les mentors efficaces utilisent souvent leur position dans la profession juridique pour défendre leurs protégés et les mettre en contact avec de nouvelles occasions. J’ai apprécié les nombreux discours de motivation que j’ai reçus de mes mentors, en particulier dans les moments difficiles, mais David et Alexis m’ont offert bien plus que des mots d’encouragement. Ils ont activement créé des occasions pour moi : en me présentant à des personnes de la fonction publique fédérale, en partageant des offres d’emploi et en servant de références lorsque je postulais. Pour ceux d’entre nous qui sont issus de milieux historiquement exclus, le soutien concret d’un mentor peut aider à démanteler les barrières systémiques et ouvrir la voie à une carrière fructueuse.
Trouver un modèle dans un mentor
L’un des plus grands avantages du mentorat est d’avoir quelqu’un que l’on peut considérer comme un modèle à suivre, une personne qui aide à façonner qui nous sommes simplement en étant elle-même authentique. Bien avant d’apprendre les règles de déontologie en vue de l’examen du Barreau, j’avais déjà développé un sens aigu de l’avocate que j’aspirais à devenir en observant Alexis et David être des meneurs intègres. Leur éthique, leurs valeurs, leur solide sens moral, leur désir de servir le public et leur respect des autres m’ont enseigné des leçons qui n’ont jamais été exprimées à voix haute, mais qui m’ont façonnée aussi profondément que nos conversations.
Redonner au suivant
Je suis immensément reconnaissante à David et Alexis pour le temps, l’énergie et les ressources qu’ils m’ont consacrés.
Pour rendre la pareille, je me suis récemment inscrite comme mentore auprès d’une organisation qui aide les femmes d’Asie du Sud à atteindre leurs objectifs.
Ma mentorée actuelle est une future étudiante en droit. Comme je suis en train de l’apprendre, dans un mentorat efficace, le savoir n’est pas seulement transmis du mentor au mentoré. En tant que mentore, je tire un grand profit de mes interactions avec ma mentorée, en m’enrichissant de ses expériences et de ses points de vue. J’apprends également à exercer mon écoute active, mon empathie et mes compétences en matière de résolution de problèmes lorsqu’elle s’appuie sur moi. C’est une expérience gratifiante que d’offrir à quelqu’un l’encouragement qu’Alexis et David m’ont si généreusement offert.
Comme le dit Alexis, « le mentorat est une voie à double sens qui peut être aussi gratifiante pour le mentor que pour la personne qui reçoit le mentorat. C’est le genre de relation qui, lorsqu’elle est fructueuse, permet aux deux parties de continuer à apprendre, longtemps après leur premier contact. »
Et David d’ajouter : « Un bon mentorat est un moyen essentiel pour les avocats chevronnés de soutenir le développement de leurs collègues plus jeunes en leur transmettant leurs connaissances, leur expérience et leur sagesse. Il s’agit d’une relation basée sur la confiance, le respect et la générosité. Choisissez donc vos mentors avec soin. »
J’encourage les aspirants avocats et les avocats en exercice à chercher des moyens de recevoir ou d’offrir un mentorat — comme le programme de mentorat de l’ABO — en particulier si vous vous identifiez comme un membre d’un groupe méritant l’équité.
Un mentorat porteur de sens est transformateur « Aider une personne ne changera peut-être pas le monde, mais cela peut changer le monde pour une personne. »